EN TEMPS RÉEL
Que retenir de IoTWorld 2014 ?
Par Marie 26-08-2014
Louis, peux-tu nous présenter cet événement en quelques mots ?
L’IoTWorld, conférence de deux jours à Palo Alto, menée par Gavin Whitechurch, montre la vivacité du secteur encore très jeune de l'Internet des Objets (ou Internet of Things dans le texte). C'est une véritable révolution, comme la révolution industrielle. On voit maintenant des essaims d'objets, des objets pour l'industrie bien sûr mais surtout des objets pour tout le monde, pour le grand public qui les accepte en masse. Tout devient connecté, et cette connexion passe par les objets, et l'IoT !
af83 et l’Internet des Objets, quel est le lien ?
L’IOT est une part importante de la transformation numérique que nous ajoutons à nos compétences, afin de mieux servir nos clients. Depuis la vision, la stratégie, en passant par les stratégies d’usage, de protection des utilisateurs, d’acquisition de données, jusqu’aux modèles économiques, et surtout la réalisation d’applications et d’objets connectés, nous proposons toute la chaîne de valeur chez af83.
Le programme a l’air très riche cette année… Peux-tu nous parler des sessions qui t’ont marquées ?
Bien sûr ! Je vais essayer de faire court… mais ce sera difficile !
Commençons par Qaizar Hassonjee, qui dirige l’innovation digitale chez Adidas
L'un de ses programmes clefs est l'écosystème miCoach Elite. Son approche est que les objets doivent mesurer les personnes, pas ce qu'elles font, et que tout ce qui est 'wearable' va aller dans ce sens. De plus, les objets et leurs fonctions doivent être personnalisés, il dit même 'individualisés' : chaque athlète, chaque utilisateur est unique.
Du coup l'UX, au niveau stratégique, est fondamentale, puisque c’est ce qui va guider la conception avec des questions comme : comment piloter les données, comment gérer l'ensemble des objets (tout le monde n'utilisera pas tout). Leur solution est de créer un écosystème. Favoriser l'ouverture, avoir un programme open API autour de leurs fonctions principales : coach training, community, work out data…
La transformation numérique est en route chez Adidas, sans aucun doute. Tu parlais d’écosystème, c’est un facteur important de l’IoT il me semble ?
Oui, d’ailleurs Philip Poulidis, VP&GM Mobile & IOT chez Marvell a présenté la force des écosystèmes dans le marché de l'IOT. La force - ou plutôt la nécessité : la réussite passe par la capacité à créer un écosystème autour de son produit, à ouvrir suffisamment pour devenir de fait une plateforme, sans pour autant se présenter comme tel.
Les sociétés qui ont ce pouvoir aujourd'hui ne sont pas nombreuses. Pour moi, c'est une opportunité pour les grandes sociétés établies sur des modèles plus anciens de pouvoir se positionner et utiliser leur expérience pour créer cette communauté et petit à petit ajouter des services à leurs produits, les connecter, analyser les données, avoir plus d'impact et recommencer.
Intéressant. Il y a déjà des exemples concrets de grandes sociétés ?
Saleforce en est un. Reid Carlberg (Principal Developer Evangelist chez Salesforce) a présenté ce qu’ils ont réalisé sous un angle « animation de la communauté de développeur », mais avec de vrais enjeux business à la clef. La progression qu’il propose est : Créativité, Innovation puis Industrialisation.
ll y a de plus en plus d’appareils et de devices dont les gens s’emparent, cela fait un grand terrain de jeu pour la créativité... Il a pris comme point de départ : que peut on faire avec un Arduino, un train électrique et Salesforce ? Simplement exposer des APIs pour avoir des données sur le train et le contrôler. Ils ont donc lancé le Dreamforce connected lab.
Après vient l’innovation : d’abord trouver un bon use case et construire une excellente expérience utilisateur, puis monter la communauté et structurer la collaboration pour permettre l’expérience développeur et le remix. Ensuite il faut trouver les bonnes données et bien les présenter, pour enfin permettre une intégration non technique et l’industrialisation. Cela a donné le Salesforce Wear dev pack, ce qui permet à Salesforce d’aller vers le IoTRM – d’étendre le CRM aux différentes données fournies par les objets connectés.
On voit que l’IoT touche bien plus de secteurs que ce qu’on pourrait imaginer à première vue… C’est donc un marché en pleine croissance ?
En effet ! David Obodovski, auteur de « The silent intelligence: the Internet of Things », a d’ailleurs présenté le marché de l’IoT comme étant en croissance exponentielle, et donc un challenge pour les investisseurs. Il a ensuite présenté ce qu’il appelle « la réaction en chaîne », un modèle économique en trois temps : en partant d’abord d’un premier modèle simple, vendre le matériel (il y a un marché pour des matériels connectés plus onéreux) et offrir le software, dérivant ensuite sur un modèle dans lequel on vend les données puis enfin un modèle de broker de l’IoT.
Ce dernier modèle repose éminemment sur la qualité de l’écosystème et la confiance (confiance entre les partenaires et confiance des utilisateurs). Les problématiques de privacy vont d’ailleurs prendre de l’importance avec le développement du marché IOT, il va falloir les prévoir, et défendre l’utilisateur.
Merci Louis pour cet aperçu de l’IoTWorld 2014, qui reflète bien la richesse et le dynamisme de ce secteur.